Le Festival Moussem Cities de Bruxelles prend fin avec un focus sur Casablanca, source d’inspiration de la création littéraire

Les activités du Festival Moussem Cities de Bruxelles mettant à l’honneur un mois durant la ville de Casablanca, ont pris fin mardi soir avec un focus sur la métropole marocaine sous l’angle de la création littéraire.
Lors d’une soirée littéraire, animée au Palais du Bozar par la journaliste Soraya Amrani, la parole a été donnée aux romanciers Youssef Fadel et Reda Dalil, tous deux casablancais, dont les écrits sont fortement inspirés par leur ville, source « inépuisable » d’inspiration.
La soirée a été une occasion pour les deux auteurs marocains de partager avec le public leurs expériences et de débattre de leurs choix littéraires, en mettant l’accent notamment sur la touche casablancaise très présente dans leur oeuvre.
Casablanca, ville « melting pot » aux multiples contrastes, participe à « une richesse littéraire », a relevé Reda Dalil, dont le premier roman à succès « Le Job » (2014) retrace particulièrement « sa relation charnelle » avec cette ville, « poumon économique » du Maroc.
C’est dans cette ville moderne, attractive des jeunes diplômés en quête d’emploi, qu’il vit et continue à mener sa vie active qu’il a démarrée d’abord dans le monde de la finance avant de l’abandonner pour le journalisme en 2008 et devenir deux ans plus tard le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Le Temps.
Le public bruxellois était ravi d’entendre Dalil lire un extrait de son œuvre « Le Job » qui a valu au jeune auteur le Prix de la Mamounia, récompensant le meilleur roman marocain francophone et le prix littéraire belge Gros Sel. Dans cette fiction, également finaliste du Prix de la littérature arabe, il narre les déboires d’un jeune Casablancais dont l’unique ambition, celle de trouver un “job”, s’évapore suite à un concours de circonstances défavorables qui précipitent sa déchéance économique et sociale.
Mêlant tour à tour humour noir, autodérision et satire, l’auteur raconte, en 224 pages, la descente aux enfers du héros Ghali, un jeune surdiplômé auquel la vie n’a pas fait de cadeaux, et de son ami Ali, frappés de plein fouet par la crise économique mondiale qui leur coûte leur emploi.
« Pas besoin d’être créatif pour un romancier à Casablanca, il suffit de décrire ce qui s’y passe pour s’inspirer », a souligné Dalil, également l’auteur d’un autre succès littéraire : Best-Seller (2016).
Ce deuxième roman qui a fait partie de la sélection finale du Prix de la Littérature arabe 2016, relate les affres d’un auteur en proie à la page blanche, peinant à joindre les deux bouts et prêt à tout pour renouer avec la gloire. Un écho plein d’humour à son premier roman, le Job.
Les contrastes frappants de la métropole marocaine exercent également une influence sur l’œuvre de Youssef Fadel, romancier, dramaturge, metteur en scène et scénariste.
Le simple fait de s’attabler à un café de la ville, a-t-il dit, permet de se rendre compte des multiples facettes de Casablanca, tellement les scènes de la vie quotidienne sont riches et matière à inspiration.
Fadel qui a lu à cette occasion un extrait de son oeuvre « Un joli chat blanc marche derrière moi », a déjà remporté le prix Le Grand Atlas son roman Haschich. Son dernier roman « Un oiseau bleu et rare vole avec moi » a été couronné du Prix marocain du Livre.
Avec le festival Moussem Cities, le Centre nomade des Arts et ses partenaires bruxellois auront mis à l’honneur à Bruxelles la ville de Casablanca tout au long du mois de février par une programmation artistique et culturelle qui a transporté le public belge dans un voyage à travers cette métropole au carrefour de la tradition et de la modernité.
Après Tunis et Beyrouth, Casablanca a été choisie cette année de par sa position en tant que ville marocaine qui “joue aujourd’hui un rôle vital dans la société arabe contemporaine grâce à sa dynamique artistique”, selon les initiateurs du festival bruxellois qui ont concocté une programmation offrant un regard sur la ville et son œuvre par le biais des performances de ses artistes, penseurs et créateurs.
Cette programmation avait été ouverte en présence du ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq, avec le vernissage d’une exposition mettant en avant les oeuvres d’artistes qui ont Casablanca en partage et qui mettent en valeur l’énergie créative de la ville.
D’autres expositions ont suivi et autant d’autres activités, dont des concerts, des spectacles de danse, des pièces de théâtre, des projections de films, des rencontres littéraires etc.
Les différentes activités au programme de cette manifestation ont eu lieu dans les maisons de culture bruxelloises partenaires, à savoir le théâtre flamand “Kaaitheater”, le BOZAR, De Vaartkapoen, De Markten et au centre du festival, Le Space.

Par Amal TAZI.

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