Le Festival International des Écoles de Cinéma de Tétouan (FIDEC) connaît de plus en plus du succès et offre chaque année un apport inédit au public de la ville, notamment les jeunes. Un programme riche, beau et bien varié, portant sur l’humain et le célébrant dans tous les sens !
Hommages, Films de la Compétition et DocsTétouan
Durant trois jours de projections, le Grand Écran de la salle Théâtre Espagnol a vu défiler un bon nombre de films documentaires, de fiction et d’animation réalisés par les lauréats des trois écoles invitées par le festival: l’Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques (IESAV) de Beyrouth, le Master Cinéma-Audiovisuel de l’Université d’Aix-Marseille et l’École de Cinématographie et de l’Audiovisuel (ECAM) de Madrid. Des films éducatifs et culturels, mobilisant à une réflexion sur les grandes questions d’actualité et incitant à des débats matures autour de l’image du monde contemporain.
Les 31 films de la compétition, de surprise en surprise, ont été accueillis avec les mêmes applaudissements. Et comme l’a avoué Fatima Jebli Ouazzani, réalisatrice et journaliste à la radio et à la télévision hollandaises, membre du Jury Officiel, «nos jeunes arabes et marocains, à esprit créatif et lucide, font preuve d’une grande compétence cinématographique, aussi bien au niveau des thèmes traités que des images et des paroles, et auraient réalisé un tout merveilleux et professionnel si on mettait à leur disposition le matériel nécessaire et assez de moyens budgétaires !»
Une autre singularité du festival est d’encourager, depuis la 1ère édition, les étudiant-e-s qui travaillent sur et pour le cinéma à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Tétouan, de les accompagner lors de leurs tournages et de dévoiler les messages que véhiculent leurs films dans un programme spécial, «DocsTétoua , qui connaît le plus grand succès au niveau de l’assistance: un nombre considérable de jeunes et d’adultes aussi, curieux de découvrir ces différents regards jetés sur leur ville ou qui en jaillissent, emplissent la salle chaque année !
Les Master Class
C’est du matin au soir que le FIDEC propage la lumière du septième art! Des films et aussi plusieurs rendez-vous avec les représentants de grandes écoles de cinéma et d’audiovisuel ainsi qu’avec des enseignants chevronnés.
La rencontre avec Alain Bergala peut être considérée comme un hommage rendu au cinéma en tant que carrière plus qu’envers le grand auteur lui-même! Précédée par un Workshop, avec Nicola Gibson et Lucy Kaye, professeures à la London Film School, d’où les étudiants et les jeunes réalisateurs ont tiré un excellent profit, la Master Class d’Alain Bergala autour de la création cinématographique et l’analyse d’un film dans toutes ses composantes a enrichi amplement les connaissances des invités du festival et l’apprentissage dont bénéficient les étudiants de la faculté des lettres et des sciences humaines de Tétouan de la licence et du master spécialisés en audiovisuel et cinéma documentaire.
Un festival de jeunes à jeunes
59 films qui se sont retrouvés au Grand Écran du FIDEC ont été réalisés par des jeunes, étudiants ou lauréats de grandes écoles de cinéma. Et à leur visionnage, on se sent touchés profondément, non seulement par la qualité des productions mais aussi par ces thématiques où le profil de la jeunesse et leurs soucis sont omniprésents. Entre les débats posés et les réponses apportées à certaines questions que les jeunes se posent ou refoulent, l’assistance quittaient la salle chaque soir avec des images assez fortes et des méditations nouvelles. Des films qui d’ailleurs ont su toucher les deux jurys et les ont laissé dans l’embarras du choix, concernant la compétition officielle.
Le FIDEC offre à la jeunesse et aux nouveaux regards l’opportunité de se faire voir et aussi celle de voir! Des centaines de jeunes, de toutes les tranches -entre ceux qui étaient invités et ceux qui ont décroché des places, en plus des élèves accompagnés par leurs enseignants- ont été remarqués dans la salle durant les cinq jours du festival. Et dire «remarquer» c’est mettre le point sur la passion et la patience avec lesquelles ils ont suivi les différentes projections et sur l’attention que les invités du festival ont porté sur leur intérêt et leur comportement exemplaires. «Une jeunesse qu’on ne voit presque plus dans les salles de cinéma dans plusieurs pays», comme dirait l’un des invités.
La 4ème édition du FIDEC s’est distinguée par ailleurs des précédentes par un autre aspect de l’implication des jeunes dans l’événement: le «Jury jeunes» ! Cinq lycéens âgés de 16 ans, ont eu droit à des places aux premiers rangs, près de leurs homologues du Jury Officiel, à des encouragements particuliers et à l’expression de leur opinion sur les films et au choix du meilleur selon un point de vue encore jeune mais qui a pour autant impressionné les cinéphiles de la salle par sa pertinence.
Ce «Jury Jeunes», encore un point fort du FIDEC, est à vrai dire une belle iitiaive qui pourrait inspirer les autres festivals qui aspirent à apporter à leur tour de la lumière à un monde qui va mal et où les jeunes, surtout, vont très mal!